Le pouvoir au Togo n’a plus l’odeur de la terre
Il ne connaît plus la sueur du paysan
Ni la faim de l’enfant
Il s’est couvert de soie et de promesses
Il parle la langue du luxe et du mensonge
Le pouvoir boit le champagne
Pendant que le peuple boit la poussière
Il dîne à la lueur des lustres
Pendant que les rues s’éteignent dans la nuit sans lumière
Le pouvoir a troqué la patrie contre des comptes en Suisse
Il a vendu la dignité du peuple
Pour un appartement à Paris
Pour un penthouse à Dubaï
Pour le sourire d’une maîtresse étrangère
Le pouvoir ne marche plus dans les ruelles de Lomé
Il roule sur l’or, escorté de sirènes et de mensonges
Il a oublié le goût du manioc
Il mange désormais dans des assiettes d’argent
Le pouvoir rit fort
Le peuple pleure bas
Le pouvoir danse sur des tapis rouges
Le peuple marche pieds nus sur des routes trouées
Et pourtant…
Sous le silence des nuits togolaises
Un vent se lève discret, mais vrai
C’est la voix de ceux qui n’ont plus peur
La voix de ceux qui espèrent encore
Car le peuple, même trahi, ne meurt pas
Il attend son heure celle où la justice ne sera plus un mot
mais un chant, un cri, un souffle
dans la bouche des vivants
Kodjo Akovi


