La pseudo-opposition togolaise a depuis longtemps cessé d’incarner l’espoir du peuple. Elle a perdu toute crédibilité, toute légitimité, toute capacité à se dresser face au régime dictatorial de Faure Gnassingbé. Ce constat n’est plus une opinion isolée. Il est aujourd’hui partagé par une grande majorité de Togolais au pays comme dans la diaspora. Ce désenchantement n’est pas le fruit du hasard. Il est le résultat de décennies de compromissions, de calculs égoïstes et de stratégies politiques sans vision.
Au lieu d’incarner la voix du peuple opprimé, cette opposition s’est enfermée dans un jeu politicien qui sert plus à consolider le statu quo qu’à le renverser. Elle a préféré les fauteuils des négociations stériles aux rues où s’écrivent les véritables pages de l’histoire. Elle a troqué la lutte pour la liberté contre des accords de coulisses, des postes symboliques et des avantages personnels. Pendant ce temps, le peuple, lui, continue de souffrir sous une dictature vieille de presque 60 ans.
Face à un régime aussi verrouillé, l’histoire a montré que seules les forces populaires unies, déterminées et intransigeantes peuvent faire vaciller le pouvoir. Or, au lieu d’unir, cette opposition divise. Au lieu d’inspirer, elle décourage. Au lieu de mobiliser, elle démobilise. Et c’est précisément cette faiblesse qui alimente la longévité du système en place.
Mais il serait dangereux de confondre la faillite de cette pseudo-opposition avec une fatalité nationale. Le peuple togolais n’est pas condamné à la soumission éternelle. La jeunesse togolaise est debout, éveillée, lucide. Elle sait que la libération ne viendra pas d’une élite politique usée, mais d’un nouveau souffle, d’un soulèvement populaire, un 5 octobre version 2, coordonné par une nouvelle génération de leaders portés par une véritable vision de rupture.
La lutte pour la liberté ne se délègue pas. Elle s’assume. Elle s’organise. Elle s’arrache. C’est pourquoi il est temps de tourner la page de cette opposition de façade qui n’est plus qu’un rouage du système. Le Togo a besoin d’une résistance authentique, populaire, structurée, capable de faire trembler les piliers de la dictature.
L’histoire n’attend pas. Et les peuples ne se libèrent jamais avec des acteurs complices mais avec des combattants courageux. Le Togo mérite mieux.
Eric Georges anani Lawson
