Face à la tyrannie, il n’y a pas de miracle, il n’y a que la lutte. À Madagascar, le peuple l’a compris et l’a prouvé. À plusieurs reprises, quand le pouvoir s’est enfermé dans l’arrogance, quand la répression s’est abattue comme un couperet, la rue s’est levée, fière, déterminée, indomptable.
Le peuple reste la seule véritable force de changement, quand les urnes sont confisquées, quand la peur devient une arme d’État, il ne reste plus qu’une réponse: la mobilisation populaire.
Les Malgaches n’ont pas attendu un “sauveur”. Ils se sont levés eux-mêmes. Ils ont transformé les places publiques en bastions de résistance. Ils ont fait de la peur un champ de bataille, et de leur unité une arme redoutable. En 1972, en 1991, en 2002 et en 2009, ils ont affronté des régimes persuadés d’être éternels et les ont fait tomber.
Car aucune dictature, aussi brutale soit-elle, ne résiste longtemps à un peuple qui se lève d’une seule voix. Ce que Madagascar a démontré, c’est une vérité simple: la liberté ne s’offre pas, elle se conquiert. Et cette conquête n’appartient à personne d’autre qu’au peuple lui-même.
Madagascar a osé. Pourquoi pas le Togo? Le courage malgache doit inspirer tous les peuples qui ploient encore sous le joug des tyrans. L’histoire n’appartient pas aux dictateurs. Elle appartient aux peuples qui les défient.
Sur la Grande Île, des foules déterminées ont occupé les places publiques, défié la répression, tenu tête au pouvoir. Ni la propagande, ni les armes n’ont suffi à éteindre leur soif de liberté. Les Malgaches ont montré qu’aucun régime autoritaire n’est invincible, quand le peuple se lève d’une seule voix. Leur secret? Une cause commune, une unité populaire et une persévérance inébranlable.
Face aux despotes, le peuple n’a qu’une seule arme invincible: sa propre détermination. À Madagascar, le pouvoir n’est pas tombé par miracle, ni grâce à une opposition institutionnelle docile. Il est tombé parce que le peuple s’est levé. Parce qu’il a refusé de vivre à genoux. Parce qu’il a compris que la liberté ne se mendie pas. Elle s’arrache tout simplement.
Au Togo, cela fait plus d’un demi-siècle que la même famille confisque le pouvoir, écrase les voix libres et entretient un régime de peur. La pseudo-opposition a été apprivoisée et corrompue, le peuple maintenu dans une misère sociale soigneusement orchestrée. Mais l’histoire enseigne une vérité simple: aucun régime ne peut écraser éternellement la volonté d’un peuple qui décide de ne plus subir.
Aujourd’hui, cette leçon résonne bien au-delà de Madagascar. La liberté ne se mendie pas, elle s’arrache. Et quand un peuple décide de ne plus subir, même les dictatures les plus enracinées finissent par tomber.
Eric Georges anani Lawson


