Il viendra un jour où le peuple togolais, enfin libéré du joug de la dictature, exigera des comptes. Ce jour-là, il ne faudra pas seulement juger le tyran qui a ordonné les répressions et les massacres mais aussi ceux qui en robe noire, ont prêté leur science du droit au service du mensonge de la terreur et de l’injustice. Je désigne les procureurs de la République au service des dictateurs.
Dans les régimes autoritaires des Gnassingbé Eyadema et Faure, la justice cesse d’être un rempart pour devenir une arme. Les procureurs et juges, censés défendre l’intérêt public et la loi, se muent en instruments dociles entre les mains du pouvoir exécutif.
Ils engagent des poursuites contre les opposants politiques, bâillonnent les journalistes, fabriquent des dossiers contre les activistes, les manifestants et ferment les yeux sur les crimes d’État.
Leur silence complice face à la torture, à la fraude électorale ou à la corruption devient un consentement tacite à la tyrannie.
Et tout cela, au nom de la «légalité», cette façade derrière laquelle se cache l’arbitraire le plus absolu. La responsabilité morale et historique de ces tristement « hommes de loi » sont sur toutes les lèvres des Togolais. Il serait trop facile de dire un jour: « Nous n’avons fait qu’obéir à la loi ». Cette phrase, déjà entendue dans d’autres contextes tragiques de l’histoire, ne peut servir de refuge moral à ceux qui, conscients du caractère inique des ordres reçus, ont choisi de les exécuter.
Le procureur qui réclame la prison pour un citoyen dont le seul crime est d’avoir dénoncé la corruption n’est pas un serviteur de la loi. Il est le complice actif de l’injustice. Le magistrat qui couvre les abus d’un régime autoritaire ne mérite ni respect ni immunité. Il mérite un jugement.
Quand le peuple se lèvera, il ne faudra pas se limiter à juger le dictateur déchu et ses ministres aux mains tachées de sang. Il faudra aussi convoquer à la barre ceux qui, en silence, ont permis que le crime se pare des habits de la légalité.
Ils sont toujours prompts à expédier les journalistes qui dénoncent les méfaits de la dictature en prison ainsi que de nombreux opposants. Ceux qui ont eu la chance de leur échapper sont sur les âpres routes de l’exil pendant que ces juges et procureurs sablent le champagne tout en collectionnant maisons, terrains, voitures, maîtresses et amants, grâce à l’argent facile des despotes.
Ces petits procureurs qui ont donné un vernis judiciaire à la répression, aux massacres, aux assassinats et musèlement des droits et libertés des citoyens, ces juges qui ont détruit des vies au nom d’un État qui, en vérité, n’était qu’une machine de répression sanglante, doivent rendre des comptes au peuple tôt ou tard.
L’histoire jugera, mais il faudra aussi que la justice des hommes le fasse. Car sans vérité et justice, il n’y a pas de paix. Les nations ne se reconstruisent pas sur le mensonge et l’impunité. Elles se redressent quand elles regardent en face les fautes commises et les responsabilités assumées.
Juger les procureurs inféodés, ce n’est pas une vengeance. C’est une exigence morale, juste et démocratique. C’est rappeler que la fonction judiciaire ne peut être un bouclier pour les complices du pouvoir, mais un serment envers le peuple. C’est poser les fondations d’une justice réellement indépendante où le droit protège le faible et non le tyran.
Ce jour viendra. Et lorsque le Togo tournera enfin la page des dictatures, les robes noires devront aussi rendre compte. Car la trahison du droit est le plus grave des crimes contre la liberté.
Et ce jour-là, la robe noire devra redevenir le symbole de la vérité et non le masque de l’injustice.
Anani Ahoévi



Lui là, j’ai envie de serrer son cou de taureau jusqu’à ce que sa moustache lui explose au visage.
Quand le régime va tomber, c’est lui que moi je vais aller chercher. Je vais le mettre à poil et vous pouvez imaginer le reste.
@Kossigan et Terminator
Hahaha, il va faire des cauchemars, s’il vous lisait.
laissé. il va courir kakaka quand faure va etre arreté