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    UA et CEDEAO: des coquilles vides au service des dictateurs et non des peuples

    Qu’on cesse de se bercer d’illusions. L’Union Africaine (UA) et la CEDEAO ne sont pas des instruments d’émancipation africaine. Ces institutions, nées des grandes ambitions de liberté et d’unité, se sont transformées en coquilles vides, structures complices, machines à protéger les régimes en place. Elles ont trahi leur raison d’être qui est de défendre les peuples.

    Les faits sont implacables. Quand des dictateurs s’éternisent au pouvoir en violant les constitutions, quand des opposants sont emprisonnés, quand des manifestants sont massacrés, quand les élections sont truquées, l’UA et la CEDEAO n’agissent pas. Elles se contentent de «suivre la situation de près» selon leur dire ou de publier des communiqués creux.

    En revanche, dès qu’un régime autoritaire vacille, elles s’empressent de venir le secourir, non pas pour sauver la démocratie ou l’imposer, mais pour préserver le système.
    Leur silence complice face aux crimes politiques est une véritable trahison historique.

    Des clubs de chefs d’État et non des institutions au service des peuples

    L’UA et la CEDEAO sont devenues des clubs fermés de chefs d’État, liés non pas par des idéaux de liberté, mais par une peur commune de perdre le pouvoir. Elles fonctionnent comme une ligue de protection mutuelle entre dirigeants où chaque dictateur sait qu’il pourra compter sur le silence ou l’appui de ses pairs.

    Dans cette architecture verrouillée, les peuples sont exclus, méprisés, réduits au silence. Ces institutions n’appartiennent pas aux Africains, elles appartiennent à ceux qui les oppriment.

    Dépendantes de l’extérieur, dénuées de souveraineté réelle, comment des institutions financées majoritairement par des bailleurs étrangers peuvent-elles incarner la souveraineté africaine? Elles n’en ont ni l’indépendance financière, ni la volonté politique.

    L’UA et la CEDEAO sont des façades institutionnelles qui obéissent davantage aux agendas extérieurs qu’aux aspirations des peuples africains. Elles sont colonisées politiquement tout en prétendant défendre l’indépendance.

     Les peuples africains ont compris et les ont démasquées. Dans les rues de Ouagadougou, Niamey, Bamako, Lomé ou Conakry, ces institutions sont perçues pour ce qu’elles sont: des boucliers pour les régimes autoritaires, des obstacles à la libération populaire et des instruments de domination déguisés en organisations panafricaines. Leur légitimité populaire est aujourd’hui proche de zéro.

    L’heure de la rupture a sonné. Il ne s’agit plus de réformer ces coquilles vides. Il s’agit de les arracher des mains des régimes qui les étouffent et de les reconstruire à partir de la base populaire. Cela signifie de rompre radicalement avec l’ordre politique actuel, d’imposer une véritable prise de pouvoir par de vrais représentants crédibles, dans les institutions régionales, pour bâtir une souveraineté africaine réelle, libérée de la tutelle étrangère et des despotes locaux.

    L’unité africaine ne se construira jamais dans les salons climatisés d’Addis-Abeba ou d’Abuja, mais dans la lutte des peuples pour leur dignité et leur liberté. Tant que ces institutions seront au service des régimes, elles ne seront pas nos alliées mais nos ennemies. La libération africaine passera par la confrontation avec cet ordre institutionnel corrompu et par la construction de structures nouvelles, enracinées dans la volonté populaire. 

    L’UA et la CEDEAO n’ont aucune raison d’exister si elles ne sont pas du côté des peuples. Les Africains n’ont plus besoin de coquilles vides. Ils ont besoin d’outils de combat, d’organes de résistance et d’émancipation.

    Eric Georges Anani Lawson

     



     

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