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    Quand la justice devient complice de l’illégitimité

    Lorsqu’un procureur de la République est nommé par un pouvoir usurpé, il perd toute légitimité et toute autorité. Ses actes, prétendument judiciaires, ne sont que l’ombre d’une justice foulée aux pieds, et ses poursuites, des instruments d’oppression. La véritable justice, fondée sur l’État de droit et le principe de légalité, ne peut se plier aux caprices d’un pouvoir illégitime.

    Dans de nombreuses régions d’Afrique, nous assistons à une triste réalité. Des institutions judiciaires, censées incarner l’impartialité et protéger les citoyens, sont détournées pour servir des intérêts personnels ou politiques. Lorsque la nomination d’un magistrat est le fruit d’un pouvoir dépourvu de légitimité, toute action qu’il entreprend contre des citoyens se retrouve privée de fondement légal et moral. La justice devient alors un instrument de peur et de répression.

    Le principe de légalité, pilier de tout État de droit, exige que les autorités judiciaires exercent leurs fonctions conformément à la loi et aux normes constitutionnelles. Il n’est pas possible de transiger avec cette exigence sans mettre en péril la confiance des populations dans leurs institutions. Dès lors qu’un procureur agit sous l’autorité d’un régime illégitime, il compromet non seulement sa propre autorité, mais également la crédibilité de tout le système judiciaire.

    Face à cette situation, il devient impératif que les citoyens, la société civile et la communauté internationale demeurent vigilants. La défense de l’État de droit ne se limite pas à des textes ou à des discours . Elle exige la lucidité et la mobilisation contre toute tentative de subversion de la justice. Les magistrats ne peuvent être de simples instruments d’un pouvoir autoritaire ; ils doivent rester les garants de l’équité, de la légalité et de la protection des droits fondamentaux.

    L’État de droit est intransigeant. Un procureur nommé par un pouvoir usurpé n’a aucune autorité légale pour poursuivre quiconque. Ses actes sont intrinsèquement vides de légitimité. La justice ne peut tolérer d’être détournée au service d’intérêts illégitimes. Elle doit rester un refuge pour le peuple et un rempart contre l’arbitraire. Tout autre usage ne fait que révéler, avec tragique évidence, que l’oppression n’a jamais de couleur juridique.

    Annie Hongniglo

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